Une maman sourde a testé pour vous… le yoga prénatal

prenatal-yogaTout d’abord, le yoga est une pratique ancestrale née en Inde qui  propose d’unifier le corps et l’esprit à travers des exercices physiques plus ou moins poussés, et une méditation pour parvenir à la prise de conscience de soi.

Aujourd’hui, cette discipline est accessible à tous. Il existe différents enseignements dérivés du yoga, dont le fameux yoga prénatal, spécialement adapté aux besoins des femmes enceintes

 tout au long de leur grossesse, qui les prépare à l’accouchement et les aidera à conserver leur calme et leur énergie vitale même après la naissance de leur bébé.

Si j’ai demandé à E., une maman sourde oraliste, de témoigner sur mon blog, c’est parce que je sais que beaucoup de sourds se posent la question, à savoir si la discipline – le yoga tout court – leur est vraiment accessible en dépit de leur surdité…

Dans notre tête, le yoga, c’est ça : on voit une personne méditer, se relaxer profondément en fermant les yeux… et ce, en écoutant un professeur…

Bonjour E., tu es enceinte d’un deuxième enfant, pourquoi choisir le yoga prénatal maintenant ? Raconte-nous comment tu as pu faire ces cours, comment cela se passe surtout au niveau de la communication, ce que ça t’apporte… 

J’ai fait une prépa ‘classique’ pour ma 1ère grossesse : la sage-femme qui organisait ce cours [NDLR : Chantal Birman] était géniale et donnait énormément d’anecdotes sur les accouchements qu’elle a pu suivre lors de sa longue carrière. Le cours était très vivant, très animé, mais j’avais besoin d’autre chose lors de ma seconde grossesse : moins de théorie et plus de pratique. Maintenant que je sais comment se passe un accouchement, je sentais le besoin de préparer mon corps à l’accouchement et d’apprendre à mieux respirer.

J’ai régulièrement des soucis de dos et/ou cheville, donc je suis déjà sensibilisée à tout ce qui est exercice physique non traumatisant pour les articulations (gym aquatique, gym suédoise, pilates) et vais régulièrement chez l’ostéopathe. C’est donc tout naturellement que j’ai pensé à un cours de préparation ‘physique’ pour l’accouchement, surtout que ma ‘fausse’ sciatique s’est révélée encore plus douloureuse pour ma seconde grossesse.

J’ai suivi mes cours de préparation dans un cabinet de sage-femme libérale de ma ville, les coordonnées m’ont été données par une sage-femme de l’hôpital dans lequel je suis suivie. Une autre solution aurait été de suivre des cours de yoga par de véritables ‘professeurs de yoga’, mais cela est relativement onéreux… Les cours dispensés par une sage-femme sont eux remboursés par la sécu…mais à mon humble avis, ce n’est pas du ‘vrai’ yoga !

Cette sage-femme m’a donné la possibilité de prendre des cours ‘à la carte’ (prépa classique + 2/3 cours de yoga OU 3 cours de yoga / 3 cours de piscine etc…), en fonction de mes besoins et de mes envies. Ayant déjà fait les cours ‘classiques’ pour ma première grossesse, j’ai eu d’abord un premier cours, axé sur la gestion de la douleur – vers 30 SA – en présence du celui ou celle qui nous accompagnera lors de l’accouchement (compagnon, amie, sœur…), suivis de plusieurs cours de yoga et d’un cours en piscine !

yoga-prenatal

Je ne me suis jamais posée la question de savoir si ma surdité pouvait être un frein, car dans ma tête, le pilates est souvent associé au yoga (c’est basé sur le même principe de postures), et je n’ai eu aucun souci à suivre les cours de pilates. Du moment qu’on a un bon feeling avec le professeur / sage-femme, qu’ils sont bien sensibilisés au fait de bien se mettre devant nous pour qu’on visualise les postures qu’on doit prendre, tout coule de source ensuite !
Ceci dit, je n’ai jamais eu à fermer les yeux, le yoga pratiqué par ma sage-femme n’étant pas du tout basé sur la relaxation ‘profonde’ mais sur ce qui peut permettre de faciliter la vie de la femme enceinte. Je me suis davantage posé de question sur la possibilité de suivre les cours en piscine (impossible d’y mettre ses appareils, et je suis très nulle en lecture labiale sans appareils).

La particularité des cours de yoga est qu’ils ne servent à rien si on ne s’exerce pas chez soi un peu tous les jours : c’est surtout l’occasion de découvrir des postures qui permettent

  • de continuer à faire travailler ses muscles (car la grossesse est souvent synonyme d’arrêt des activités physiques),
  • de réduire les maux classiques de la grossesse (fourmillements, crampes, problèmes de circulation etc…),
  • de préparer son périnée
  • et de travailler la respiration !

Quand je me suis mise sérieusement à ces exercices journaliers, j’ai vite eu une démarche beaucoup moins ‘chaloupante’ (la fameuse démarche en canard…).  A défaut d’être utile pendant l’accouchement (je te dirai cela plus tard), cela m’aura permis d’avoir une grossesse assez sereine (pas de congé pathologique notamment !).

J’en profite également pour vous parler brièvement de mon cours de piscine : cela a été un moment de détente INOUÏ (mieux que les massages pour te dire !). La liberté donnée par l’eau est extraordinaire. Et encore une fois, si la sage-femme est suffisamment attentionnée, il n’y a aucun souci, sachant que les cours sont en général donnés à un petit nombre de femmes et que la sage-femme se trouve également dans l’eau… On trouve toujours une solution pour communiquer !

mamaE., un dernier conseil à nous donner ? 

SI c’était à refaire, je le ferais plus tôt dans la grossesse, mais c’est souvent incompatible avec les horaires de bureau (a fortiori les horaires nounou/crèche/école des enfants…).

Merci E. pour ton témoignage ! 

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