Dimanche dernier, je suis allée au cinéma et j’ai enfin vu le documentaire « Maman entend pas la moto » !
Je l’ai vraiment apprécié. Je vous conseille d’aller le voir tant qu’il y a des cinémas qui le projettent avec la version sous-titrée déjà intégrée (du moins jusqu’à la fin du mois de décembre 2025).
Pour la petite histoire, une équipe a suivi, pendant 25 ans, une famille française qui a trois enfants dont 2 enfants sourds et implantés. L’histoire est aussi triste puisque le dernier enfant est décédé à l’âge adulte, le documentaire tourne donc aussi autour de l’hommage à Maxime qui ne supportait pas les implants cochléaires contrairement à sa soeur sourde.
Je n’en savais rien avant d’aller au ciné, je savais pour Manon, qu’elle était filmée pendant 25 ans. Cela a donné un beau film touchant autour de la surdité, de la fratrie, des choix de l’éducation des parents, de la résilience, etc…
Bien évidemment, cela m’a rappelé ma propre enfance. Voici quelques points en commun :
- une intégration seule avec les entendants.
- les parents ne pratiquent pas (ou très peu) la langue des signes
- les études parfois difficiles (j’ai quand même eu la chance d’avoir du temps libre et d’être allée aux soirées estudiantines) et la jalousie (ou maladresse) de certains étudiants
En tout cas, ce documentaire fait réfléchir au choix de l’éducation, des solutions technologiques… On ne pense pas aux impacts psychiques à long terme, on pense au futur des enfants, on pense bien faire mais on ne pense pas toujours à leur personnalité. Oui, souvent, ça se passe bien avec de la chance, mais une seule solution ne peut pas marcher pour tous les sourds.
Le choix est toujours difficile.
Une fois affranchis des parents, certains adultes sourds font parfois le choix de changer (ex: ne plus avoir d’appareils auditifs, apprendre la langue des signes, etc…).
Aujourd’hui, oui, les nouvelles technologies ont beaucoup avancé par rapport aux années 90 (l’époque des implants réalisés dans le film). A l’époque, c’était encore le stade de l’expérimentation (mes parents et moi avions alors refusé cette opération).
Non, 20 ans après la loi handicap de 2005, on n’est toujours pas égal devant les choix d’éducation des enfants sourds. Malheureusement, sans trop me devancer car c’est difficile de connaître les chiffres exacts sur cette situation, en France, des milliers d’enfants sourds sont encore intégrés sans accompagnement, sans langue des signes, voire même sans lire et écrire le français, etc.
Alors, oui, j’ai aimé. Un sacré recul 30 ans après.
