la lecture labiale et Cie

J’ai beau pratiquer la lecture labiale tous les jours, je peux encore me tromper en lisant sur les lèvres, buter sur un mot illisible et faire semblant de comprendre pour ne vexer personne.

Je suis une vraie labiolectrice. Je suis attachée à ces lèvres tous différents les uns des autres. Je dois sans cesse m’adapter à leurs mouvements perpétuels, lents ou rapides, saccadés ou fluides, à leur accent éventuel, plus ou moins prononcé.

En lisant sur les lèvres, je regarde aussi l’expression du visage. Contrairement aux idées reçues, elle est indissociable de la lecture labiale : elle donne souvent des informations complémentaires… ce n’est pas seulement le visage mais aussi le comportement qu’on analyse parfois en lisant sur les lèvres…

Un visage, c’est comme un livre ouvert ou un masque, ça dépend des gens.
Un visage joyeux exprime forcément de la joie. Un visage sympa donne envie de lire sur les lèvres encore et encore. Un visage impassible signifie une certaine indifférence. Un visage fermé peut couper court à la conversation. Un visage énervé ne me donne pas vraiment envie de faire sa connaissance…

Et le regard ! On sous-estime son pouvoir extraordinaire et pourtant, il joue un rôle indispensable dans l’expression de visage. Dans l’échange avec l’autre, j’ai besoin de le voir, lui avec ses lèvres, son visage et son regard. C’est une telle richesse dont personne ne semble prendre conscience dans la pratique de lecture labiale.

Le regard, ça prouve qu’on m’écoute, que la conversation continue. L’expression du visage, quant à elle, sert à compléter le sens du regard mais aussi à imager la lecture labiale.

Sans tous ces regards, sans tous ces visages, sans tous ces lèvres, je peux être perdue, je suis dans le néant…

2 réflexions au sujet de « la lecture labiale et Cie »

  1. Sucama

    C’est marrant… Quand j’ai dit à des gens que je m’appuyais aussi sur leurs traits du visage durant la lecture labiale, ils m’ont répondu « C’est vraiment handicapant pour nous car ils ne reflètent pas forcement notre caractère ou notre pensée. Par exemple, on peut prendre un air joyeux pour exprimer de l’ironie, un air triste pour une chose personnelle (la mort d’un proche) qui n’a rien à voir avec notre conveesation… » Et toc !

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    1. Laure Auteur de l’article

      quand on ne connait pas la personne, on peut s’y tromper effectivement. Mais à force de la fréquenter, on peut aussi l’apprendre par coeur… 🙂

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